L’avenir du système de santé en France : 3 idées à discuter
Le système des soins français était considéré dans les années 80/90 comme l’un des meilleurs du monde :
- Une médecine libérale nombreuse, bien répartie sur l’ensemble du territoire
- Une médecine hospitalière performante, intégrant toutes les nouvelles technologies, assurant une formation de haut niveau et présente dans chacune de nos régions et chacun de nos départements
- Un système de financement équilibré
Aujourd’hui, le constat est plus mitigé. Il y a de moins en moins de médecins et de vocation pour la médecine libérale. La permanence des soins n’est plus assurée de façon uniforme sur tout le territoire national. Les dépenses de santé augmentent plus vite que le revenu national et leur financement n’est plus assuré.
La question de la médecine libérale est aujourd’hui posée et le système de financement est remis en question.
Le « groupe de travail sur le santé » du MoDem de l’Allier a entamé une étude qui devrait aboutir à des propositions précises dans les prochains mois. Dès maintenant il vous propose aujourd’hui de débattre sur 3 idéess :
1ère idée : les honoraires des médecins
Les dépassements d’honoraires sont de plus en plus pratiqués. Ils se justifient par un niveau généralement bas. Ils sont souvent pris en charge par les mutuelles, donc sur les cotisations des assurés.
IDÉE 1 : revaloriser les honoraires des généralistes et des spécialistes (opération vérité) après étude approfondie par rapport aux autres pays d’Europe. Par contre, les dépassements d’honoraires ne seraient plus remboursés par les mutuelles. Seuls les dépassements pour cas particuliers justifiés seraient pris en charge par le régime général. Bien sûr, les médecins pourraient choisir d’être non conventionnés. Dans ce cas, leurs patients n’auraient droit à aucun remboursement, ni par le régime général, ni par les mutuelles.
2ème idée : les mutuelles
Les mutuelles ont été créées pour prendre en charge le « ticket modérateur » apparu en 1928. Leurs coûts de fonctionnement sont supérieurs à ceux du régime général. Elles remboursent les assurés d’un certain nombre de frais que ne prend pas en charge le régime général, sauf pour les maladies chroniques (les plus coûteuses) qui sont pris en charge à 100%. Deux évolutions possibles du système actuel, l’une plus libérale, l’autre plus sociale :
- IDÉE 2.a. : les mutuelles prennent en charge tous les assurés, maladies chroniques incluses.
- IDÉE 2.b. : on transfert le remboursement des mutuelles au régime général, ce qui revient à prendre tous les assurés à 100%.
3ème idée : liberté d’installation des médecins
Contrairement aux pharmaciens, les médecins ont la liberté de s’installer où bon leur semble. Ils ne bénéficient d’aucune protection contre une éventuelle concurrence. Ce système « libéral » est-il adapté à notre époque ? La montée de l’insécurité et l’attractivité de certaines régions privilégiées sont en train de créer de véritables « déserts médicaux ». Faut-il accepter un minimum de réglementation dans ce domaine ?
IDÉE 3 : système de « numerus clausus » par région et par agglomération dont le principe serait le suivant :
Les installations des nouveaux médecins seraient attribuées par concours, à partir du besoin en nombre de médecins déterminé par la démographie de chaque région et de chaque zone à l’intérieur de la région. Bien sûr les modalités de ce système restent à définir. Elles devraient être élaboré en détail avec le corps médical et nécessiterait un temps d’adaptation.
Votre commentaire